Les partisans
Chaleureux mais exigeants, les partisans des Nordiques auront été fidèles aux Fleurdelisés jusqu'au bout, même durant les temps durs.

Pour expliquer le succès et la survie des Nordiques durant les 23 saisons de leur existence, il faut jeter un coup d'œil du côté de leurs partisans. Dès les débuts de l'AMH en 1972-1973, Québec s'impose comme l'une des meilleures villes du circuit au chapitre des assistances. Après l'agrandissement du Colisée en 1980, le plus petit marché de la LNH continue d'appuyer en grand nombre son club favori avec une moyenne d'environ 15 000 spectateurs par match, même en 1989-1990, pire saison de l’histoire de Nordiques. Il n’y a pas de doute, les Nordiques ont des partisans en or! Mais il y a des limites à tout… Le public du Colisée a beau être fidèle, il se montre également sévère et exigeant. Dès que les Nordiques jouent paresseusement, les spectateurs s'impatientent. Tellement que lors de certains matches particulièrement pénibles, on a vu la foule du Colisée appuyer par dérision le club visiteur!

Loin d'être les plus exubérants en Amérique du Nord, les partisans du Colisée ont tout de même manifesté beaucoup d'ardeur à certaines occasions. Qui ne se souvient de l'accueil triomphal des amateurs à l'aéroport de Québec après les victoires historiques en séries contre les Canadiens en 1982 et 1985? Des foules impressionnantes massées chaque année aux Galeries de la Capitale pour la présentation officielle des joueurs? Et dans un tout autre ordre d’idée, des visites de Dave «Tiger» Williams tournant presque toujours à la foire? Les partisans des Nordiques ont développé au fil des ans une relation très spéciale avec les arbitres, si on se fie aux refrains du public («Niaiseux, niaiseux!») et aux objets lancés sur la glace, une tradition locale qui s'est perpétuée jusqu'au tout dernier match au Colisée. Pas si mal pour un public prétendument réservé!

Parmi les partisans les mieux connus des Nordiques, mentionnons le chef huron Max Gros Louis avec son fameux tam tam, le vieux monsieur au chapeau (Albert Rioux, incapable de résister à une petite danse au son de Rock Around The Clock) et surtout Claude Scott, trompettiste-animateur de foule hors pair. Capable de dérider le Colisée au complet en un instant avec ses costumes loufoques et ses tours pendables, Scott a été expulsé du Colisée par un policier qui ne l'avait pas reconnu, blâmé publiquement par la LNH (après l'inoubliable «soirée du papier de toilette») et engagé par un autre club de la ligue pour les éliminatoires pendant que les Nordiques s'amusaient au golf! Avec tous ces personnages, sans oublier la mascotte Badaboum, il y avait parfois plus d'action dans les gradins du Colisée que sur la patinoire.

À l'époque de l'AMH, quelques fan-clubs se sont constitués et succédés à Québec sans durer bien longtemps: les Nordicomanes, le groupe Pop, les Nordiques-O-Boutte, le Club Igloo, le FAN (Fervents amateurs des Nordiques)… En 1984, des partisans créent le Super Fan-Club des Nordiques, présidé par Max Gros Louis puis par Jean Furois. Aussitôt, d'autres fan-clubs poussent un peu partout au Québec, même à Montréal où le nombre de membres dépasse 1 800. Outre la région de Québec, c'est dans le Bas-du-Fleuve, au Saguenay-Lac-St-Jean et sur la Côte-Nord que les Nordiques recueillent le plus d'appuis. Surprise, on retrouve plusieurs partisans des Fleurdelisés aux États-Unis! De 1972 à 1995, dans les moments glorieux comme dans les temps durs, les partisans de Québec ont montré sans relâche leur attachement aux Nordiques. Hélas! le support du public n'assure plus de nos jours la survie d'un club de hockey professionnel…

Voir aussi
Varia: Assistances des Nordiques au Colisée, 1972 à 1995


Page précédente: Les médias
Page suivante: Le circuit maudit