Dale Hunter
Que les clubs de la LNH se le tiennent pour dit: on ne doit jamais, jamais, jamais se débarrasser d’un joueur avec autant de caractère que Dale Hunter!
Les Nordiques ont eu la main particulièrement heureuse à leur toute première participation au repêchage amateur de la LNH, à l'été de 1979. Premier choix, Michel Goulet; deuxième choix, Dale Hunter; quatrième choix, Anton Stastny! Trois joueurs d'une importance capitale au sein de la puissante formation québécoise du milieu des années 1980. En sélectionnant Hunter, les Nordiques ne pouvaient imaginer à quel point ce petit joueur de centre ontarien allait leur rendre de précieux services.
Frère de Dave et Mark Hunter qui ont également joué dans la LNH, Dale participe au camp d'entraînement des Nordiques en 1979 mais retourne à Sudbury compléter son apprentissage dans les rangs juniors. Dès ses débuts avec le grand club en 1980-1981, il épate tout le monde par sa combativité sur la patinoire. La «petite peste», comme on l'appelle bientôt, ne tarde pas à se forger une sacrée réputation partout dans la ligue. Plus qu'un simple provocateur, Hunter brille tout particulièrement en séries éliminatoires, marquant entre autres le but décisif en 1982 contre les Canadiens de Montréal.
Hunter est l'exemple parfait du joueur adoré par tous ses coéquipiers mais détesté par tous ses adversaires. Parlez-en à Terry O'Reilly qui, à la fin du septième match de la série Québec-Boston en 1982, est devenu tellement obsédé par l'idée d'en finir une fois pour toutes avec Hunter qu'il en a frappé un arbitre! Au Forum, on remarque des affiches qui clament: «Kill Hunter». Qu’a-t-il bien pu faire pour mériter cette réputation de vilain? Dale est un modèle de gentillesse et de bonne humeur hors de la patinoire, et tous les autres clubs de la ligue l’engageraient volontiers. La seule question est de savoir combien de temps il pourra durer dans la LNH, tant sa tête est mise à prix.
Après une longue léthargie au début de la saison 1985-1986, Hunter connaît encore des difficultés en 1986-1987. Le 25 novembre 1986, au Colisée, il subit une fracture du péroné de la jambe gauche après une mise en échec de Petr Svoboda. Ces événements donnent l'impression à la direction des Nordiques qu’il n'en a peut-être plus pour longtemps dans la LNH. Le club fonde aussi de grands espoirs sur Paul Gillis pour le remplacer à brève échéance. C'est pourquoi Dale Hunter est cédé aux Capitals de Washington le 13 juin 1987, sacrifié par l'organisation qui tient absolument à s'accaparer un certain Joe Sakic. Énorme déception pour Hunter, qui était persuadé de terminer sa carrière à Québec! Dans les journaux, on rappelle aux Nordiques qu'ils viennent d'échanger le cœur de l'équipe, rien de moins!
Après avoir côtoyé Hunter durant sept saisons, les joueurs des Nordiques doivent maintenant se résigner à l’affronter… Loin d'être un joueur fini, Dale jouera 12 autres saisons dans la LNH, avec un bref séjour avec l'Avalanche en fin de carrière. En plus de ses 3565 minutes de punition en saison régulière, il quitte la ligue avec plus de 1000 points et la direction des Capitals retire son chandail numéro 32 le 11 mars 2000. Encore aujourd'hui, on parle de ce fameux échange de juin 1987, auquel certains imputent l'effondrement des Nordiques à la fin des années 1980. N'exagérons rien. Avant le départ de Hunter, il y a eu de mauvais choix au repêchage et d'autres transactions douteuses. Mais on peut affirmer sans se tromper que Dale Hunter n'a jamais été véritablement remplacé chez les Nordiques.
Voir aussi
Statistiques et cartes de Dale Hunter
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