Joe Sakic
Force tranquille des Nordiques après 1989, Joe Sakic a succédé avec brio aux Stastny et Goulet. Un leader, mais à sa façon!
L'organisation le voyait gros comme ça en 1987 et elle ne s'est pas trompée. Avec le recul on se dit que les Nordiques auraient dû choisir Joe Sakic au neuvième rang et laisser tomber l'échange de Dale Hunter pour le premier choix des Capitals de Washington, mais les Nordiques ne pouvaient tout de même pas laisser passer Brian Fogarty, qui avait battu tous les records de Bobby Orr dans les rangs juniors. Finalement choisi au quinzième rang, Sakic aura été l'une des meilleures aubaines de ce repêchage de 1987 avec John LeClair (trente-troisième rang) et Éric Desjardins (trente-huitième rang), tous deux repêchés par Montréal.
Malheureusement pour lui, Joe arrive avec les Nordiques à un bien mauvais moment. En 1988-1989, le moral de l'équipe est au plus bas et les Fleurdelisés s'apprêtent à terminer au dernier rang de la ligue durant trois saisons consécutives. Ce n'est certainement pas la meilleure façon de former une jeune recrue pleine de talent comme Sakic! Au moins, l'athlète de Burnaby (Colombie-Britannique) ne manquera jamais de temps de glace avec les Nordiques. L'arrivée de Guy Lafleur en 1989-1990 est providentielle: deux années durant, «Ti-Guy» apprend le métier à Joe, tout en lui faisant comprendre que les Nordiques finiront bien par remonter la pente un jour…
Le numéro 19 des Nordiques (il portait le numéro 88 la saison précédente) connaît une superbe saison de 102 points en 1989-1990, un petit miracle au sein d’un club aussi faible. À seulement sa deuxième saison dans la LNH, Sakic est invité au match des étoiles et remporte la coupe O'Keefe du joueur de l'année chez les Nordiques. Sakic remet ça en 1990-1991 avec 48 buts et 109 points, ratant de bien peu le plateau magique des 50 buts, qu'il ne finira par atteindre qu'en 1995-1996. Sous-payé, Sakic se soumet à l’arbitrage à l'automne de 1991 et gagne sa cause, devenant ainsi le premier millionnaire de l'histoire des Nordiques avec un salaire de 1,1 million par an.
En 1991-1992, une blessure à la cheville l’empêche d'obtenir une autre saison de 100 points. Profitant des retombées de l'échange d'Eric Lindros, Joe y va d'une autre saison de 48 buts en 1992-1993 et connaît enfin la sensation de jouer pour un club gagnant. Hélas! il connaît une fin de série bien tranquille contre Montréal et les Nordiques sont éliminés en six rencontres. Les succès de l'équipe auront été de bien courte durée. Alors que les Fleurdelisés connaissent une saison horrible en 1993-1994, le numéro 19 est pointé du doigt par les contestataires. Le capitaine des Nordiques a-t-il le caractère nécessaire pour occuper le rôle de leader?
Sakic n'est pas le genre de joueur à faire de longs discours dans le vestiaire et à briser le mobilier après une défaite; il préfère donner l'exemple sur la patinoire. C'est aussi un jeune homme bien tranquille hors de la glace, un peu trop au goût des amateurs de Québec qui auraient aimé qu'il apprenne un peu plus le français. Bref, une cible facile en cette misérable saison 1993-1994! Mais le capitaine encaisse les critiques sans broncher. Malgré l'arrivée de Wendel Clark, Sakic garde le «C» sur son uniforme et connaît une autre belle saison en 1994-1995, sa dernière à Québec. Il continuera sur sa lancée au Colorado, avec une saison de 120 points en 1995-1996. Désormais, Joe Sakic sera considéré à juste titre comme l'un des meilleurs joueurs de la ligue. Pas si mal, quand on pense à tout ce qu'il a dû endurer à ses débuts avec les Nordiques!
Voir aussi
Statistiques et cartes de Joe Sakic
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